Après le succès de l'exposition personnelle d'Arman, organisée par Franco et Roberta Calarota au MIC - Musée International de la Céramique à Faenza, la Galleria d'Arte Maggiore g.a.m. offre au public l'occasion d'admirer certaines des œuvres maîtresses créées par l'artiste pour l'occasion, parmi lesquelles se distingue l'iconique Piccin Gari ou Topolino, une reproduction en céramique d'une Fiat 500.
Armand Pierre Fernandez, connu sous le nom d'Arman (Nice, 1928), est l'un des représentants les plus significatifs du Nouveau Réalisme, mouvement artistique né en 1960 qui, sous la direction critique de Pierre Restany, a rassemblé diverses personnalités artistiques promouvant une analyse de la réalité en référence à la production d'objets de la nouvelle société de consommation. La poétique d'Arman repose sur le "langage de la quantité" : le leitmotiv de ses œuvres est l'accumulation, un processus créatif né de l'assemblage de plusieurs exemplaires du même objet, capable d'évoquer les nouveaux panoramas esthétiques de la civilisation consumériste naissante. Selon Arman, "l'accumulation n'existe qu'à partir du moment où il est visuellement impossible d'identifier le nombre d'objets assemblés. Ce n'est que grâce à ce nombre qu'il est possible de créer une vague qui se déploie à partir de la forme des objets, de manière sinueuse. Parfois par hasard, l'identité d'un objet peut se révéler et parfois non. On peut aussi créer des rythmes, des structures, des mots." (Arman, L'aventure de l'art moderne, interview par André Parinaud, dans "Lettres Arts", Paris, 1978). Grâce à une amitié étroite entre Arman et Franco Calarota, la Galleria d'Arte Maggiore g.a.m. expose une série d'œuvres en céramique créées par l'artiste pour l'exposition développée en collaboration avec le Musée International de la Céramique à Faenza. Parmi celles-ci, plusieurs œuvres d'Arman se distinguent : Hommage à la mère, un assemblage de machines à coudre anciennes chargées de symbolismes liés à la mémoire de l'artiste, Le Bielles Coulées, dans lequel le principe de l'accumulation est projeté sur une série de moteurs automobiles reproduits en céramique, Piccin Gari ou Topolino, un assemblage qui se présente au spectateur comme une sculpture monumentale créée pour explorer la mythologie de la sérialité et la banalisation du goût. Enfin, les instruments de musique sont des éléments emblématiques et récurrents dans l'art d'Arman et dans l'exposition il est possible d'admirer le Violon. Les violons fracassés et réassemblés d'Arman se configurent comme une critique d'un monde de plus en plus consumériste : comme le dit l'artiste, "nous ne réparons plus, nous détruisons, nous jetons, nous réduisons en pulpe." (Arman, L'aventure de l'art moderne, interview par André Parinaud, dans "Lettres Arts", Paris, 1978).